Croire en
certaines forces peut avoir des effets...
A la fin des années 80, le
musicien Dave Stewart (du groupe Eurythmics) contacte le journaliste et
critique musical Robert Palmer, auteur d’un livre de référence sur le blues.
Ils décident de réaliser un documentaire sur cette musique, engagent le réalisateur Robert Mugge
et sillonnent les coins les plus reculés du Mississippi pour aller à la
rencontre de personnes plus ou moins jeunes qui continuent de faire vivre le
blues en dehors des réseaux plus commerciaux.
Parmi les nombreux musiciens
qui apparaissent dans ce documentaire figurent deux personnes qui habitaient
dans la région de Bentonia dans le sud du Mississippi, région connue des
amateurs de blues, car c’était celle où a vécu un célèbre musicien
Skip James, auteur d’une forme de blues très singulière profondément marquée,
selon R. Palmer, par l’ambiance fantomatique qui règne dans la région de
Bentonia.
Les deux musiciens que l’équipe
de tournage s’apprêtent à filmer sur le porche de l’un d’entre eux s’appellent
Jack Owens et Bud Spires. Le duo joue deux chansons, un morceau intitulé « The Devil » et une reprise de Skip James,
« Hard-Time Killing Floor Blues ».
De retour au laboratoire,
l’équipe de tournage visionne ce qu’elle vient de filmer. Pas de problème pour la chanson
de Skip James. En revanche, il y a quelque chose qui ne va pas avec « The Devil ». Le
son a, certes, bien été enregistré, mais rien n’apparait sur la bande vidéo. Tout est
blanc.
Je viens d'écrire que la performance
audio de « The Devil » avait bien été enregistrée. Néanmoins, en la réécoutant, l’ingénieur
du son fait remarquer à Robert Palmer que des échos d'intensité variable parsèment de temps en temps le morceau et plus particulièrement à la fin, lorsque les deux musiciens plaisantent
et font des commentaires sur ce qu’ils viennent de chanter.
« - Le diable nous a bien eus.
- Qui ça ?
- Le diable nous a bien eus,
nous, les hommes… »
Quelques jours plus tard, l’équipe de tournage retourne voir Jack Owens et Bud Spires et
leur demande de réinterpréter le morceau « The Devil » pour
les besoins du documentaire.
C’est cette
version que vous pouvez voir ci-dessous.
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