Parmi les photos de paysages que l'on trouve dans le livret du disque du groupe anglais Epic45 au titre déjà évocateur (Through Broken Summer), l'une d'entre elles montre un arbre qui occupe la plus grande partie de l'image et derrière lequel on peine à percevoir un champ évoquant la campagne anglaise avec tout l’imaginaire qui l’accompagne. 
        Une pancarte métallique est posée contre l'arbre, le genre de panneaux que l'on ne voit d'habitude que dans des environnements urbains, certainement pas sur un arbre situé en plein campagne : « CCTV In Operation », peut-on lire sur cette pancarte (ce qui signifie que nous nous trouvons dans une zone placée sous vidéosurveillance).  



      Par l'inclusion d'une telle photo, ces artistes nous interrogent, aujourd'hui, non seulement sur les rapports que peuvent entretenir de telles musiques à la notion d’espace public, mais ils nous invitent également à nous demander de quelles manières il peut être encore possible de faire vivre d'autres imaginaires en dehors de tout système de contrôle et de surveillance. 
 
       Dans quelles mesures des espaces de liberté peuvent-ils continuer à exister si l'on s'efforce, à un niveau politique, de contrôler et de limiter tous les imaginaires possibles ? L’expérience de ce qu’on appelle « liberté » étant suffisamment complexe et ambigüe, elle méritera qu’on se penche davantage sur elle tout au long de ce texte. J’espère ainsi éviter des simplifications trop réductrices entre, d’un côté, un imaginaire capitaliste de prédation et des expériences esthétiques qui, elles, seraient nécessairement « libératrices ».  
 



              

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