"Comment bâtir une structure dont le centre est un sillon sans fin qui mène à l'infini ?"


     Curieuse île que celle décrite dans cette chanson. En effet, on y trouve apparemment aucune trace de présence ou d’intervention humaine. De plus, ses contours et les chemins qui la traversent ne cessent de se transformer au fur et à mesure qu’on les arpente. 

     Toutefois, c’est une croyance qui semble guider les pas de la personne qui s’exprime :

« But I'll go walking and on the way I'll find you… »

     Qu’est-ce que cette personne recherche et comment peut-elle être certaine qu’elle le trouvera si elle continue à tourner en ronds comme cela (« And the way to get there is going round in circles… ») ?

Au fur et à mesure que se déploie le morceau, Jack Barnett et Elisa Rodrigues ne prononcent pas tous les mots qu’ils chantent de manière très claire. Le langage usuel se transforme par petites touches, mais il ne disparaît pas. Rien à voir avec une « incommunicabilité » présupposée, me semble-t-il. On a plutôt le sentiment de passer d’un mode de communication à un autre, d’un réel à un autre. Parfois, on entend des sons qui rappellent vaguement ce qui a été chanté au début (« On the way, I’ll find you… », par exemple) tandis qu’à d’autres moments, certains mots surnagent plus que d’autres (not the suspect… not the victim… came back again…).

Et puis résonne cette déclaration : « I am the mirage, not the desert, not the walker… »

Dans la dernière partie, le tempo et les successions d'accords jouées à l'orgue et par la section de cuivres créent une impression de ralenti qui traduit bien les sensations de désorientation décrites dans les paroles.

Le morceau, quant à lui, semble aller nulle part… 



On the Island
There are no places or people
But I'll go walking
And on the way I'll find you

On the way I'll find
The magic trick inverts

And the way to get there
Is going round in circles…

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