« A Spell To Ward Off The Darkness »
- Un sort pour éloigner les ténèbres
- suit un personnage à trois moments distincts de sa vie : membre d’une
communauté sur une petite île d’Estonie, ermite dans la solitude de la Finlande
septentrionale, et chanteur d’un groupe de black-métal néo-païen en Norvège.
Pris dans sa totalité, ce film signale une proposition radicale pour la
création d’une utopie au présent.
Avec le musicien Robert A. A. Lowe
(Lichens, OM) et co-réalisé par les artistes Ben Rivers (Royaume-Uni) et Ben
Russell (Etats-Unis), « A Spell To Ward Off The Darkness » se situe à
la frontière de la fiction et de la non-fiction.
C’est à la fois un témoignage de l’expérience et une expérience en soi, une
enquête dans la transcendance qui envisage le cinéma comme lieu de
transformation profonde.
Le texte ci-dessus est un synopsis du
film que j’ai trouvé sur Internet.
Dans la partie du film qui se déroule au sein de la communauté « alternative », je me souviens d’une séquence dans laquelle une femme demande à son compagnon s’il compte toujours préparer le repas du soir comme prévu. Celui-ci répond qu’il préfère passer la main et remarque, non sans humour, qu’après tout, il n’est qu’un « sous-chef ».
Un peu plus tard, on voit deux hommes
appartenant à cette même communauté, allongés dans une baignoire remplie d’eau
chaude qui se trouve en extérieur. Ces derniers parlent de ce qui semble avoir été une orgie plutôt "soft" auquel l'un d'entre eux a participé.
On entend ces mots, mais on ne voit pas cette jeune femme en train de les prononcer, les réalisateurs ayant choisi d'insérer, à ce moment-là, un plan où l'on voit uniquement son visage.
Dans la scène suivante, une jeune femme s'interroge sur les possibilités de bâtir une structure "dont le centre est un sillon sans fin qui mène à l'infini". Un peu plus tard, elle dit ceci :
"L'architecture utopique pourrait se contenter de s'inspirer d'un lieu
où on danse sur de la musique."
On entend ces mots, mais on ne voit pas cette jeune femme en train de les prononcer, les réalisateurs ayant choisi d'insérer, à ce moment-là, un plan où l'on voit uniquement son visage.
J'ai ainsi le sentiment que ni les corps, ni les émotions, ni les mots, ni les sons peuvent contribuer à faire vivre une telle architecture. Dès lors, on se demande si ce ne sont pas les énergies qui circulent entre ces différents éléments qui seraient à même de faire tenir de tels édifices ?
Des énergies d'égalité plutôt que des conflits d'égos et des désirs de pouvoir ?
Je me souviens également de la manière dont le personnage interprété par Robert A. A. Lowe est filmé (de dos) alors qu’il s’éloigne du territoire sur lequel s’est installée cette communauté ; une scène qui fait directement écho à la scène finale où on le voit quitter la salle de concert après avoir joué avec un groupe sur scène d'une manière particulièrement intense.
Il y a également ce moment où après avoir quitté la scène, on le voit dans une loge en train d’enlever son maquillage. Alors qu’il se regarde dans le miroir, on a l’impression que lui-même ne se reconnaît pas.
Et puis, il y a, bien sûr, ces séquences magnifiques situées au coeur du film et dans lesquelles la nature et lui-même prennent le temps de se connaître, comme s’il s’agissait de mieux saisir les désirs de chacun afin d’envisager, peut-être, quelque chose en commun.
Je me souviens également de la manière dont le personnage interprété par Robert A. A. Lowe est filmé (de dos) alors qu’il s’éloigne du territoire sur lequel s’est installée cette communauté ; une scène qui fait directement écho à la scène finale où on le voit quitter la salle de concert après avoir joué avec un groupe sur scène d'une manière particulièrement intense.
Il y a également ce moment où après avoir quitté la scène, on le voit dans une loge en train d’enlever son maquillage. Alors qu’il se regarde dans le miroir, on a l’impression que lui-même ne se reconnaît pas.
Et puis, il y a, bien sûr, ces séquences magnifiques situées au coeur du film et dans lesquelles la nature et lui-même prennent le temps de se connaître, comme s’il s’agissait de mieux saisir les désirs de chacun afin d’envisager, peut-être, quelque chose en commun.
Another kind of hex...
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