Les formes de vie sont infinies et peuvent
prendre une multitude d’aspects : des êtres vivants (humains, faune,
flore…), des savoir faire artisanaux, des imaginaires, d’autres manières
d’aborder les relations au sein et en dehors des institutions humaines.
Cette semaine, j’ai regardé à nouveau l’échange
passionnant entre Denis Robert et Pacôme Thiellement sur le site du Média. J’ai
été très touché d’entendre Pacôme, à la fin de l’entretien, parler de la
dernière (grande) conversation qu’il avait eue avec son père avant que celui-ci
ne décède (ce moment est situé à 1h23 dans la vidéo ci-jointe). Ils avaient ainsi longuement discuté de la disparition des oiseaux,
du fait que des espèces allaient disparaître à jamais.
La pochette de Laughing Stock de
Talk Talk m’est revenue à l’esprit. On y voit un arbre majestueux dont les
branches sont dénuées de feuilles mais sur lesquelles reposent différentes
espèces d’oiseaux qui sont regroupées de telle manière à ce qu’elles prennent
littéralement les formes des continents de notre planète. En y regardant de
plus près, on réalise, en effet, que cet arbre a la forme d’un globe terrestre
et que tous ces « espaces d’espèces » (clin d’œil détourné à
Perec !) correspondent autant à des espèces menacées qu'à des territoires, des
cultures, des milieux de vie en voie de disparition.
Tout ce qui fait la beauté de ce monde est-il
voué à disparaître à un moment ou un autre ? Je pense également à Mark
Hollis qui nous a quittés le 24 février 2019 et je ne peux que
m’interroger sur la disparition de ce qui nous tient le plus à cœur. Cela
n’enlève rien à la responsabilité des hommes pour ce qui relève de la
destruction de la planète, mais je pense à tous ces êtres disparus et me
demande s’ils ne continuent pas à vivre en nous, autour de nous si l’on reste
un tant soit peu sensible à l’énergie qu’ils dégagent.
Je me dis que tout ce qui apporte un peu plus
de beauté dans ce monde se doit d’être défendu, ravivé et réinventé. Cela
concerne également toutes les formes de vie qui auraient pu exister et qui
pourraient encore voir le jour (j’ai, bien sûr, à l’esprit les « avenirs
perdus » dont parlait Mark Fisher), voire même celles qui n'existeront peut-être jamais, mais dont on ressent malgré tout la présence...
Avant de continuer plus avant, je souhaiterais
partager cette magnifique photo où l’on voit Mark Hollis s’adresser à une ou
plusieurs personnes située(s) en dehors du cadre (dans ce qu’on imagine être une
situation d’interview) tandis que trois oiseaux donnent l’impression de
l’observer et de l’écouter avec beaucoup d’attention, l’un d’entre eux
semblant même s’adresser à un autre pour lui faire un commentaire. Je vous laisse le soin d’interpréter comme bon vous semble
cette photo.
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