« La beauté ne se voit que dans la contemplation, jamais dans l’observation.

Elle ne s’observe pas. Elle ne se détaille pas.

Elle disparaît aux yeux de qui croit la saisir par le détail.
Ça veut peut-être aussi dire que l’œuvre d’art est partout,

car elle ne dépend que de la forme du regard.

Devant la beauté, si une volonté s’exprime, si le regard est volontaire,
ce n’est qu’une fuite pour échapper au saisissement.
On peut donc dire qu’elle apparaît malgré soi.

 

Être dans des dispositions où la beauté se révèle, où l’art se fait,
ce n’est pas du tout confortable et donc ce n’est évidemment pas
un choix, c’est plutôt quelque chose qui se subit.

On y est plus ou moins disposé, peut-être selon sa nature.
On est plus ou moins disposé à s’ouvrir à cela, à souffrir cela,

en tout cas à courir le risque d’une disparition.
 

Parce que ce saisissement
c’est cela : le risque d’une sorte de disparition, d’un évanouissement.
C’est l’idée, trop imagée, de celui qui se tient devant un tableau et

le saisissement est si fort qu’il s’effondre, devant. »

 Jean-Claude Rousseau
Entretiens avec David Yon 2003-2004


 Harold Budd,  24 mai 1936 - 8 décembre 2020

 
 
 
  


 


 

 


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