« Des gestes, des actions, des présences persistent même si l'oreille humaine ne les perçoit pas. » 

      Cela me rappelle ce qui est à l'origine de la composition de Gavin Bryars, The Sinking of The Titanic. Bryars cite les travaux du physicien Guglielmo Marconi selon qui les vibrations de ce qui avait été joué par le quatuor au moment où le Titanic était en train de sombrer continuent encore (!) de résonner au fond de l'océan, Bryars ayant cherché à traduire le mouvement de ces sons et de ces mélodies à travers le temps, l'espace et la matière. 

      Cette œuvre joue littéralement avec ce rapport présence/ absence/ transformation, un peu comme le fera, plus tard, l'artiste américain William Basinski. Néanmoins, j'ai un ressenti complètement différent entre ce que j'ai pu écrire sur Talk Talk et cette composition de Gavin Bryars. 

      En effet, lorsque j'écoute The Sinking of The Titanic, j'ai l'impression d'entendre une composition qui doit être jouée à la note près, avec rigueur et précision. Il y a une intention, me semble-t-il, celle de faire entendre une énergie qui continue de se déployer, une musique qui résonnerait à l'infini. 
 
     Vous pouvez écouter The Sinking of The Titanic en cliquant ici.


      En ce qui concerne les deux derniers enregistrements de Talk Talk, je ne ressens pas une volonté de nous faire entendre quoique ce soit. 

      On entend... et n'entend pas. 
 
      On est libre de ressentir et de ne pas ressentir ce qui est là... et ne l'est pas. 
      (Vous pouvez écouter "New Grass' en cliquant ici.)

     Dans leur dernier disque Laughing Stock, une multiplicité de sonorités et d'instruments sont répartis sur plusieurs pistes (plus de 27 ans après ma première écoute de ce disque, je découvre encore aujourd'hui de nouveaux sons) et c'est peut-être la multiplication de ces couches sonores (parfois extrêmement discrètes) qui, paradoxalement, nous permet d'entendre, selon moi, aussi bien ce qui a été enregistré mais n'a pas été gardé que ce qui aurait pu avoir été enregistré, mais ne l'a pas été... tout cela en plus de la présence de chansons dont les formes, aussi originales soient-elles, sont clairement repérables.   

    Plutôt que d'inclure The Sinking of The Titanic dans le corps de ce message, 
j'ai préféré évoquer le souvenir
d'un passé et d'un avenir
qui n'ont pas lieu 
d'exister..?


 It's my direction, It's my proposal,
It's so hard, it's leading me astray...
 
My obsession, it's my creation,
You'll understand
It's not important now.
 
All I need is co-ordination,
I can't imagine
My destination

My intention,
Ask my opinion

With no excuse, my feelings still remain,
My feelings still remain...



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