Dans la vidéo du morceau « Always Trying To Work It Out » de Low, on voit des personnes en train de faire leurs courses dans un supermarché, chacun portant le même type de masque (celui qui orne la pochette du disque). Celui-ci cache entièrement le visage de la personne, à l'exception des yeux. Je ne sais pas quelles étaient les intentions du groupe à ce sujet, mais ce masque ressemble également à celui d'un fantôme qui, au lieu d'avoir recours au drap blanc habituel, aurait pour modèle une interface qui ressemble à celle d'un smartphone ou d'un haut-parleur. 

     D'ailleurs, même si les personnes que l'on voit dans la vidéo ne regardent pas de téléphones, elles sont clairement isolées les unes des autres, chacun se concentrant sur ce qu'il ou elle est venu acheter. Le masque permet aux gens de ne voir que ce qui se trouve directement sous leurs yeux et qui, dans ce cas, sont des produits de consommation courante (je précise que le guitariste et chanteur du groupe traverse également le supermarché, même s'il ne porte pas de masque). 

    
     La vidéo et les paroles de la chanson suggèrent néanmoins qu'il y a toujours une prise en compte de l'autre, que l'on peut continuer à se soucier d'une personne que l'on n’a pas revue depuis longtemps, par exemple, et cela malgré les masques que l'on peut être amené à porter. 

   Ainsi, j’ai le sentiment que les préoccupations de Low sont principalement « humanistes », ce qui les différencie a priori des chansons de These New Puritans qui, selon moi, donnent la possibilité à n’importe quelle forme de vie d’exprimer ses émotions au même titre qu'un être humain. 

    Dans tous les cas, le disque de Low me paraît plus sombre, comme si la matière musicale traduisait un sentiment qui se fait de plus en plus présent, celui selon lequel notre civilisation toucherait à sa fin. En écrivant cela, j’ai l’impression que Low a proposé une sorte de requiem. Alors si leur démarche peut sembler humaniste, c’est que le groupe permet à des « sans voix » d’être entendus, ces derniers pouvant aussi bien être des victimes que des bourreaux (parfois, les deux à la fois). 

     
     Ainsi, la chanson « Dancing & Blood » donne-t-elle à entendre les tiraillements d’une personne qui (apparemment, sous la pression de sa hiérarchie) se trouve dans la position de devoir renvoyer quelqu’un : « What could I say? Taken aback. All that you gave. Wasn't enough… » (« Que pouvais-je bien dire ? Moi aussi, je ne m’y attendais pas… Tu as donné beaucoup, mais ce n’était pas assez… »).

     On espère que cette personne qui s’est sûrement trop donnée dans son travail pour finir, peut-être, par être victime d’un « plan de sauvegarde de l’emploi » rencontrera un sourire, comme dans la chanson « The Loom » de Bark Psychosis dont j’ai parlé dans un des tous premiers messages de ce blog. 
 



 
 

 


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