Bubbles of Eternity
Le morceau de William Basinski dont je souhaite parler maintenant s’appelle El Camino Real. Il s’agit d’une pièce de 50
minutes également élaborée à partir d’une boucle, mais contrairement à The Disintegration Loops, les sons ne se désagrègent pas au fur
et à mesure de leur diffusion.
Je ne sais pas exactement comment Basinski a procédé, mais ce que je sais, c’est que les tonalités élégiaques qui se dégagent de ce morceau associées à l’effet de répétition ont la possibilité d’impacter l’ensemble de votre corps. J’appréciais El Camino Real ainsi que la musique de Basinski depuis déjà un certain temps, mais un jour d’été 2012 alors que j’étais en voiture en train d’écouter cette pièce, celle-ci m'a saisi physiquement (heureusement que je ne conduisais pas à ce moment-là !).
C’était comme si les sons m’avaient littéralement enveloppé, voire même soulevé, et avaient transformé mon écoute ainsi que ma manière de percevoir les choses autour de moi. J’ai eu l’impression d’être en apesanteur, comme suspendu tout en ne perdant pas forcément contact avec le réel.
Je ne sais pas exactement comment Basinski a procédé, mais ce que je sais, c’est que les tonalités élégiaques qui se dégagent de ce morceau associées à l’effet de répétition ont la possibilité d’impacter l’ensemble de votre corps. J’appréciais El Camino Real ainsi que la musique de Basinski depuis déjà un certain temps, mais un jour d’été 2012 alors que j’étais en voiture en train d’écouter cette pièce, celle-ci m'a saisi physiquement (heureusement que je ne conduisais pas à ce moment-là !).
C’était comme si les sons m’avaient littéralement enveloppé, voire même soulevé, et avaient transformé mon écoute ainsi que ma manière de percevoir les choses autour de moi. J’ai eu l’impression d’être en apesanteur, comme suspendu tout en ne perdant pas forcément contact avec le réel.
On pourrait dire que les mouvements se sont bousculés, créant une succession de cascades, une impulsion collective, si l'on peut dire. Tout d'abord, il y avait
la dimension hypnotique propre à la pièce de Basinski, puis les conditions
particulières d’écoute alors que j’étais en voiture ainsi que les sensations
physiques provoquées par la dynamique d’ensemble. Le mouvement appelle le
mouvement et fait vibrer, fait exister, l’espace d’un instant, un milieu de vie
à part entière.
De son côté, lorsqu’il aborde son propre travail, Basinski est toujours dans une certaine disposition qui lui permet d'être ouvert à ce genre d'expériences. Il n’essaye pas d’échapper au saisissement. Il se rend disponible au matériau sonore qu’il trouve, mais également aux contextes (personnels, artistiques…) qui entourent la création d’une pièce.
De son côté, lorsqu’il aborde son propre travail, Basinski est toujours dans une certaine disposition qui lui permet d'être ouvert à ce genre d'expériences. Il n’essaye pas d’échapper au saisissement. Il se rend disponible au matériau sonore qu’il trouve, mais également aux contextes (personnels, artistiques…) qui entourent la création d’une pièce.
La seule chose qu’il (re)cherche, c’est à être lui-même surpris par ce qu’il va découvrir.
On revient aux sensations dont j’ai parlé un
peu plus haut (à propos de l’écoute de chansons gospel), celles qui peuvent
être intensifiées par le mouvement.
Non seulement le morceau de Basinski ne
cessait de tourner autour de moi, mais l’énergie cinétique liée au déplacement
de la voiture a littéralement crée un nouveau milieu de sensations dont je
n’étais qu’un élément parmi d’autres. ... Comme si des énergies d'égalité en venaient à se dissocier d'elles-mêmes, les amenant à créer de nouveaux milieux de vie, de nouveaux espaces au sein desquels ce qui relève du rêve et de la "vraie vie" n'est plus ce que l'on croit...
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