« I heard a perfect echo die
Into an anonymous wall of digital sound  


Somewhere deep inside
Of my soul...
»


      Le fait que, dans les chansons de « Double Negative », certaines phrases soient étouffées, que d'autres deviennent plus claires ou hyper saturées à certains moments donne, certes, un autre poids aux mots, mais ces effets témoignent également de l'impuissance du langage à traduire avec justesse la nature du vécu qui est le nôtre et plus particulièrement celui des personnes les plus fragiles qui sont les premières victimes des comportements de prédation. 
       Ainsi, on se demande si, au fil des écoutes, ces chansons ne donnent pas un autre souffle aux expériences de tous les laisser-pour-comptes.

      Toujours dans la chanson « Quorum », les pensées exprimées laissent sous-entendre que les puissants ont très rapidement gagné la guerre et que tout cela s’est fait sans même que l'on en prenne conscience : 

« Au début, c'était trois fois rien... Et on s'est enfui à toute vitesse [sous-entendu, « on a laissé faire »].  
Je n'ai pas pu ne pas m’en rendre compte. » 

      Le constat a beau sembler désabusé, l'énergie qui se dégage de ce maelstrom de sons et d'émotions traduit néanmoins toute la force d'une lutte qui, loin d'être affaiblie, semble en sortir renforcée (ce qui rappelle les sensations que l’on peut éprouver en écoutant certaines pièces de William Basinski).

      Il ne s'agit pas ici de laisser entrevoir l'existence d'autres mondes possibles, mais de nous faire ressentir la beauté qui peut, dans certaines situations, accompagner différentes formes de lutte contre l'adversité : « Always Up », « Always Trying To Work It Out », « Always In The Dark » (je vous laisse le plaisir d'écouter et de lire les paroles de ces chansons). 
      Il y a, certes, beaucoup de souffrance dans ce qui est exprimé, mais également beaucoup de courage et de dignité. Bien que je sois certain que les musiciens ne prétendraient jamais être les porte-paroles de qui que ce soit, on ressent, malgré tout, l'expression d'un collectif « sans nom » qui semble émerger dans ou de l'obscurité. Le disque garde, en effet, ses nombreux moments de mystère (les interludes atmosphériques qui prolongent ou annoncent certaines chansons en sont les témoins directs).

      Cette musique sature l'espace sonore, elle s'écoute fort et nous enveloppe, nous donnant ainsi le courage et la force d'affronter le quotidien à l'heure où chacune de nos actions sont de plus en plus surveillées, contrôlées et évaluées. 


Well, sun like eye
Burn all night
Oh, liquid cloud
Oh, to float

Look away
Look away
Away, look away
Look away
Look away
Away, look away
Even if you won't
Even if you won't
Even if you won't
Even if you won't

Forget
Forget
Forget, forget
You could
Forget
Forget, forget
Even if you won't

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